Au nord de la Loire et au sud de la Garonne : deux cultures régionales, parmi les plus ancrées et les plus vivaces, habituellement confinées dans leurs frontières historiques. Bagad et ripataoulère : deux types d'orchestres aux instruments différents mais disposant d’ un même équilibre entre l'acidité des vents et la pulsation des percussions.
L'irruption des musiques du Limousin , la bourrée au premier chef. Et toutes les autres musiques, sans complexe ni hiérarchie. Celles qui s'apprennent dans les conservatoires, se rabâchent dans les garages, se repiquent sur les disques, celles qui passent à la radio. Jazz, funk, classique contemporain, reggae, rock, hip hop, chanson, musiques orientales...
Vingt artistes, compositeurs et musiciens, à l'affût de toutes les musiques populaires, pareillement ancrés dans leurs cultures propres et investis dans leur ouverture au monde.
La création d'un répertoire trans-régional commun, d'une liaison culturelle et artistique entre Gascogne, Bretagne et reste du monde.
Le chemin de l’Occidentale de Fanfare vers sa maturité peut se résumer en une phrase : “une culture vit quand on l’invente au lieu de la défendre”
Fifre, tambour et ripataoulère
A la fin du 19ème siècle, le fifre apparaît alors comme l'élément permanent de la musique populaire, comme l'instrument gascon par excellence, présent dans toutes les activités sociales. Associé au tambour major et à la grosse caisse, il constitue la ripataoulère (de " Ripata ", le son du tambour) , orchestre des cérémonies officielles - la jurade de Bazas, l'hommage du taureau, les maiades, les tournées de conscrits, la fête des boeufs gras - et des fêtes locales, fête de la Saint-Jean, bals. Le répertoire est vaste : marches militaires, rigaudons, rondeaux, polkas, valses... L'hégémonie de la ripataoulère se poursuit jusqu'à la deuxième guerre mondiale, bientôt éclipsée par les "pistons", les harmonies, les bandas, les orchestres de bal… Son renouveau dans les années 70 est d'abord le fait d'ethno-musicologues : des thèses universitaires lui sont consacrées, des recherches, des collectages, mettent en lumière son importance historique. Puis, les musiciens régionaux redécouvrent le fifre, d'abord dans le strict respect de la tradition, ensuite dans une démarche de création et de confrontation à d'autres cultures. Aujourd'hui, en particulier dans le Sud Gironde, les ripataoulères se reforment, le fifre s'enseigne en école de musique, des festivals lui sont consacrés… L'évolution du patrimoine se poursuit.
Bombarde, cornemuse et bagad
Constitutive depuis plusieurs siècles d'une culture fortement revendiquée, la bombarde est un équivalent breton du fifre gascon. Ancêtre du hautbois, est, jusqu'à la deuxième guerre mondiale, un meneur de danse à l'exclusion de tout autre fonction, associé en duo au binou koz - une bombarde dotée d'une poche et d'un bourdon unique, petite cornemuse qui ne doit rien à sa grande soeur écossaise. Les sonneurs sont alors nombreux et courent les noces et festou noz. La fin de la deuxième guerre mondiale voit débarquer en Bretagne les pipes bands des bataillons écossais. Cette forme musicale - ensemble de nombreux musiciens en défilé - va susciter un engouement immédiat, favorisé par une confraternité celtique renaissante. La Bretagne adopte rapidement la forme du pipe band et certains de ses instruments : bag pipe puis caisse claire écossaise. Le répertoire reste cependant breton et la bombarde reste reine. Le bagad est né. En cinquante ans, son évolution est constante, accompagnant l'explosion des festou noz et les renouveaux successifs de la musique bretonne, suscitant l'installation de nombreux luthiers qui élargiront la famille des instruments du bagad et en démocratiseront l'accès. Quelques 60 bagadou sont aujourd'hui regroupés au sein de l'assemblée de sonneurs Bagadeg Ar Sonnerion. Parallélement, la bombarde a acquis un rôle soliste et investit des musiques fort éloignées de la tradition bretonne : musiques celtes (écossaises, irlandaises) mais aussi bulgares, kletzmers, roumaines…
Les musiciens
— Francis Mounier : compositeur, saxophoniste, clarinettiste (Saint-Selve - 33)
— Gwenael Goulène : bombarde, accordéon diatonique (Saint-Nazaire - 44)
— Fred Pouget : (Tulle - 19) compositeur, musicien multi-instrumentiste : accordéon chromatique, diatonique, chabrette, limousine, cornemuses et clarinette.
— Guy "Titou" Roque : (La Réole - 33) joueur de fifre, flûtiste.
— Jean Louis Chadufau : grosse caisse, batteur, percussionniste (Libourne - 33)
— Maurice Fari : petite batterie (Bordeaux - 33)
— Christian Méhat : trébombarde, bombarde ténor (Saint-Nazaire - 44)
— Franck Duhamel : tuba (Lanton - 33)
— Ronan Le Gourierec : bombarde, saxophone baryton compositeur, musicien multi-instrumentiste (La Chapelle-des-Marais - 44)
— Guillaume Thomachot : saxophone alto (Léognan - 33)
— Anne Colas : flûte piccolo (Sore - 40)
— Guillaume Schmidt : saxophone alto et ténor (Bordeaux - 33)
— Nathalie Grouet : piccolo, fifre (Lormont - 33)
— Arnaud Ciapolino : piccolo (Nantes - 44)
— Anthony Masselin : cornemuse (Brest - 29)
— Erwan Keravec : cornemuse (Lorient - 56)
— Patrick Bernard : sax ténor (Chancelade - 24)
— Patrick Ingueneau : sax baryton (Parthenay - 79)
— Fidel Fourmeyron : trombone (Roquefort - 40)
— Bertrand Noël : batterie (Bordeaux - 33)