Hier façonneur de samples, aujourd'hui song-writer, Vadim Vernay est de ces artistes qu'il sera, n’en déplaise aux journalistes pressés, toujours indispensable de présenter. De ses armes fourbies en solo, qui lui ont déjà valu les louanges des Inrocks et une découverte Printemps de Bourges, Vadim Vernay a gardé l'art de la hauteur, la vision d'ensemble du batteur. Et c’est avec une latitude saisissante que sa voix résonne désormais, filigrane de « It will be dark when we get there », son troisième disque à la folie aussi radieuse que contenue, impeccablement condensée en trio sur scène.
La référence à William Faulkner, extraite de « The Sound and the fury », est tacite mais notoire : « If we go slow, it will be dark when we get there… ». Comprenez : si nous marchons lentement, il fera nuit lorsque nous arriverons. Du bruit et de la fureur donc mais aussi de l'aplomb et de la pudeur, de l'éloge des accidents heureux et de la lenteur. Peu importe que le soleil se couche ou se lève à l’écoute d’ « It will be dark when we get there » tant la nouvelle fable électro sparklehorsienne de Vadim Vernay nous réconcilie avec notre temps et notre rythme.