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Artiste

Babylon Joke

Une enfance classique balancée entre Marseille et Alger et façonnée au Conservatoire via le saxophone, une jeunesse anarchique dissipée par le roots reggae et le punk rock libertaire... Pour Karim, franc-tireur de la scène teknoïde, tout a toujours été affaire de musique. De vibration rythmique. Mais c'est en découvrant les premiers sons répétitifs, alors expérimentés par les pionniers anglais de la new-wave (New Order et consorts) que l'activiste marseillais plonge en apnée dans l'univers des loops et des samples. Choc culturel. En se heurtant à la sphère digitale qui répand ses beatz envoûtants dès la fin des années 80, le futur Babylon Joke entrevoit avec précision le son qu'il compte désormais engendrer.

"Ma première rencontre avec le live s'est produite en 92. J'étais allé voir la Mano Negra et je suis tombé en arrêt devant 69db, Simon de Crystal Distortion et Spiral Tribe que je ne connaissais pas du tout. Un véritable électrochoc ! C'est à ce moment précis que j'ai réalisé que ce que je n'arrivais pas à exprimer avec des instruments, je pourrais le transmettre avec des machines". La tekno et l'appel du dancefloor ont évincé ses penchants binaires et c'est vers une vibration de trance tribale et urbaine que s'orientent ses désirs de composition. Exit la musique composée en groupe de façon traditionnelle, Karim s'équipe d'un ordinateur et s'improvise technicien en solo. 1995/1996. Rencontre de Jérome (actuel Arobass). Babylon Joke, première mouture, balbutie ses premiers bpm en live. La vibe tribe est à son paroxysme. Invité à jouer avec les sound systems du sud (OKUPE , le son de prédilection), Babylon Joke investit la scène free party de l'époque. Le buzz Babylonien se propage au rythme des pulsations tribales, hard tek, progressives, hypnotiques, un rien psychédéliques. 1998. Naissance du label OKUPE Production et s'ensuivent les premières parutions de Babylon Joke. Quelques white labels plus tard, Babylon Joke, qui ne correspond plus tout à fait au son de la maison, se détache du collectif et se rattache à Octoloco. 2002/2003. Karim, en solo depuis deux ans, s'expatrie en Guadeloupe. "J'en avais ras le bol de la scène, j'avais besoin d'air et surtout de vivre cette musique différemment".

Un périple décisif qui ouvrira plus encore le panorama rythmique de l'artiste phocéen. Aujourd'hui signé sur I.O.T. Records, label aux tendances musicales éclectiques regroupant de nombreux musiciens, c'est vers un compromis entre programmations numériques et instrumentations organiques que semble se diriger le Babylon Joke nouveau. Un métissage urbain de trance dancefloor aux aspirations live ouvertement ethniques... "Par trance, je ne pense pas du tout à la trance Goa mais plutôt à l'état de transe dans lequel j'ai envie de plonger les gens qui écoutent ma musique. Une sorte d'état d'hypnose, de lévitation. La seule fondamentale, c'est de jouer une musique électronique qui peut s'accompagner de choristes ou de vrais musiciens traditionnels berbères, comme je l'ai fait récemment sur scène avec un groupe de Gnawa. L'idée, c'est de pouvoir poser sur une base électronique live tout instrument joué de façon différente...". Un besoin d'interactivité sonique que Karim envisage d'ores et déjà pour la scène puisqu'un collectif live, tendance électro jazzy oriental, est aujourd'hui en formation. Enjôleuse et capiteuse, l'odyssée Babylon Joke ne fait que commencer.