"Pascal Derycke est une fourmi, ou une abeille, en tout cas un homme à six pattes. Il faut bien cela à ce musicien du rythme, de la pulsation, dont les premières amours industrielles ont donné naissance au label PDCD (Pore, Alboth !, Laurent Pernice, Cable Regime, Hunting Lodge…). Qui est attentif à la croissance du label a vu pousser les rameaux du dub, de l’électro, en marge de la structure métallique. Quand au milieu des années 90 Pascal Derycke fonde Hal avec les musiciens anglais de BlackState Choir, c’est en toute logique un printemps warpien qui domine leur musique. Tout s’ouvre alors : le « future sound fantastic » de Hal séduit Gillian Anderson – l’agent Scully de X Files – qui chante un single avec le groupe, et plus loin dans l’expérience transfrontalière, Hal enregistre avec des musiciens d’Afrique du Sud l’album Umoya. Nous voilà à ciel ouvert. Et quoi au-dessus du feuillage, jusqu’à quelles complexités rythmiques l’homme va-t-il voler désormais ? Contre toute attente, c’est en reprenant à son ami Laurent Pernice (qui lui aussi a longtemps fouillé le jazz, l’électro, la musique filmique) le concept de musique immobile, que Pascal Derycke peint un ciel, une surface réverbérante, s’ouvre au drone, cette musique ambiante aux harmoniques fuselés. De loin en loin, les reflets s’élèvent en chant ou plongent dans le sombre, teintent de cuivre les nuages du couchant et contrarient cette immobilité de la masse lumineuse, miment encore le vieux combat de la pulsation et de l’entropie, cartogra-phient le poumon apaisé."
Denis Boyer du magazine FEARDROP
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