uKanDanZ… un style unique, une rencontre singulière entre un quartet électrique français et Asnake Guebreyes,
charismatique chanteur de la scène d’Addis Abeba. Leur musique s’inspire de chansons traditionnelles et
populaires éthiopiennes animée par une énergie très rock. Sans concession. Guitare, saxophone, basse, batterie
et voix forment un ensemble ravageur empruntant des chemins qui ébouriffent nos repères. Alors le public,
transcendé, danse et frissonne.
On prononce «You can dance» et... on ne se fait pas prier longtemps. Car tout se pête à la guinche depuis que le
quartet de jazz lyonnais s’est associé avec le chanteur abyssin Asnaké Guèbrèyès, fine gachette de la scène d’Addis
Abeba : son seul vibrato vocal, sinueux et vigoureux, suffit à transmettre la fièvre. Charismatique, il mâtine la
douce langue ambarique d’intonations roublardes irrésistibles. Il faut le voir, aussi, agiter frénétiquement les
épaules (la fameuse danse eskesta), comme possédé, ou traverser la scène de part en part en frétillant dans tous
les sens. Ses comparses français ne sont pas en reste : sax très free, clavier psyché, guitare sur rythmes impairs,
batterie en mode hardcore... meur musique «Crunch», version bodybuildée de l’éthio-jazz, relit les vieux standards,
tels ceux du légendaire Tiahoum Gèssèssè, façon rock éthiopique. Ils en ont l’attitude (des boots pointues
en croco blanc spectaculaires !), l’énergie sauvage, le gros son et le groove, explosif. Guèbrèyès termine sur les
genoux, et nous, on en redemande !
Anne Berthod - Télérama