Quand on me demande pourquoi les éditions la Cafetière s'appellent comme ça, j'ai d'abord tendance à dire que ce n'est pas le nom du récipient qui est le plus important, c'est ce qu'il y a dedans...
Mais ce nom a bien une signification et même double. Bien entendu, il évoque cet ustensile domestique qui sert à verser un liquide savoureux, symbole de partage. Avant de devenir une structure éditoriale associative française, la Cafetière est née fin 1996 en Belgique sur le terrain du fanzinat, grâce à des passionnés rassemblés autour du désir commun d'accompagner et révéler des auteurs de bande dessinée.
Et puis, une "cafetière" en argot, c'est la tête, ce qui sert à penser. Le catalogue a rassemblé peu à peu des auteur(e)s de tous horizons, sans frontière de genre, défendant avec eux une certaine approche de leur art, souvent réflexive, toujours exigeante. Dans cet esprit, parmi nos plus récentes collections, Morceau se base sur un concept novateur : publier ensemble une bande dessinée et une œuvre musicale, toutes deux entièrement originales et créées conjointement, en s'inspirant l'une de l'autre. Initiateurs du projet, Baladi et le musicien Ghostape l'ont inaugurée avec Charge, un récit onirique, sans paroles, en totale adéquation avec une musique tout en subtils collages sonores. Le deuxième ouvrage paru depuis, Opus 69, s'est fait avec la complicité du violoncelliste Brice Catherin, concertiste et compositeur de musique contemporaine.
Philippe Marcel